La bientraitance

La bientraitance, l'affaire de tous
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En institution comme à domicile, la bientraitance “ n’est pas toujours simple ” constate Catherine Chou-Descazes, géronto-psychologue. L’accompagnement des acteurs de soin est essentiel.

Quand on parle de " bientraitance ", est-ce une façon subtile de parler de maltraitance ?

bientraitance 2« La psychologue Patricia Chalon* en donne cette définition : " Faire preuve de bientraitance, c'est tenter de s'élever au-delà du plaisir et de la satisfaction immédiats et de privilégier l'ambition de voir en l'autre ce qu'il a de meilleur ". La maltraitance est un mot que je n'utilise pas car il fait référence à des hommes et des femmes : je n'ai jamais rencontré de gens maltraitant, c'est le système qui peut l'être. »

Pourquoi certains redoutent des situations de maltraitance dans les institutions ?

« Le rôle d'une institution c'est de faire vivre un groupe. Or, la bientraitance commence par le fait de considérer chaque personne comme unique, avec un parcours qui lui est propre, et de le respecter comme individu. Cet équilibre entre le bien-être du groupe et celui des individus n'est pas si simple. On peut aussi dire cela de l'école par exemple. »

Qu'est ce qui peut être source de maltraitance ?

« Le risque de désarroi des aidants est directement corrélé au risque de maltraitance. Chez les professionnels, il va évoluer avec le nombre de contacts que l'on a avec la personne, donc le risque de s'y attacher, et de là le besoin de se protéger ; il est aussi corrélé avec le degré d'autonomie des personnes prises en charge, et le fait de devoir accepter qu'il n'y a pas toujours de réponses aux situations. Chez les aidants naturels, il y a cette difficulté de faire le deuil d'une personne que l'on a aimé, d'un projet de vie, le risque d'épuisement, la manière dont les choses sont expliquées par le corps médical, ou encore la capacité à accepter de l'aide : ils ne sont pas là pour se substituer à un infirmier. »

Comment agit-on pour promouvoir la bientraitance ?

« On fait avancer l'idée que derrière chaque prise en charge, chaque maladie, chaque handicap, chaque perte d'autonomie, il y a une personne unique qui a non seulement des droits, mais aussi des désirs. Les recommandations professionnelles, que nul n'est censé ignorer, vont dans ce sens. Ceci posé, la démarche de bientraitance repose sur la formation des gens qui interviennent, du nombre de personnes présentes pour la prise en charge – il faut plus de soignants ! – et de l'accompagnement et l'écoute des aidants professionnels et naturels (familiaux). La bientraitance doit être organisée par tous ceux qui interviennent, du diagnostic à la vie quotidienne. »

source : http://www.lanouvellerepublique.fr
crédit photo : http://www.has-sante.fr ;http://www.muriel-carpaneto.fr

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