Schizophrénie

image 1Schizophrénie : impliquer les familles pour mieux soigner
Au sein d’une famille touchée par la schizophrénie, la communication est souvent difficile. Le programme psycho-éducatif Profamille permet d’apaiser les tensions. Soutenus et mieux accompagnés, les patients font moins de rechutes. Dominique Willard, psychologue à l’hôpital Sainte-Anne (Paris) et responsable du cluster Profamille Ile-de-France, nous explique pourquoi.

Pourquoi est-il important d’aider les familles dans la schizophrénie ?
Dans la schizophrénie, près de la moitié des aidants familiaux sont dépressifs. On sait qu’une personne dépressive, qui n’est pas prise en charge, n’est pas en capacité d’aider son proche et va mourir deux fois plus vite que les autres, à âge égal. Or qui s’occupe d’un patient schizophrène, en dehors des périodes d’hospitalisation ? C’est sa famille. Les parents sont en première ligne, 24 h sur 24, sept jours sur sept.

Ce soutien apporté aux familles bénéficie-t-il aux patients ?
Le taux de rechute est divisé par quatre la première année, par deux les années suivantes lorsqu’une prise en charge psychoéducative type Profamille est proposée aux familles, bien que le patient ne soit pas présent.

En quoi consiste ce programme ?
Les familles (parents, grand-parents, frères, sœurs, conjoints, cousins…) participent seuls aux séances, sans le patient. Il est important qu’elles se sentent complètement libres. Nous leur apprenons ce qu’est la maladie, les traitements qui existent et les différentes prises en charge. On travaille beaucoup sur les techniques de communication, par des jeux de rôle, à partir d’exemples vécus. Cette communication est, le plus souvent, difficile voire inexistante. Or, dans la schizophrénie, il y a des troubles de l’attention, de la mémoire et de la planification, dont il faut tenir compte. Sinon, l’atmosphère peut devenir lourde. Dans certaines familles, les gens ne se parlent plus. Avec ce programme, nous constatons, en général, une amélioration de 30 % en termes de connaissance de la maladie, d’amélioration de l’état dépressif et d’apprentissage d’un savoir-faire. Le programme est organisé en deux modules. Il est prévu quatorze séances de quatre heures la première année, puis la deuxième année : quatre séances avec un animateur et quatre séances sans animateur.

Les familles sont-elles motivées ?
Il y a une forte demande. En France, seules 3 à 5 % des familles ont pu bénéficier du programme. En Ile-de-France, il y a plus d’un an d’attente. Sur l’ensemble de la France, on compte une cinquantaine d’équipes Profamille. Elles sont malheureusement, pour l’instant, inégalement réparties sur le territoire.

Plus d’infos :
- en contactant Dominique Willard par mail : d.willard@ch-sainte-anne.fr
- sur le site de l’association Promesses

source : http://www.santemagazine.fr
crédit photo : http://www.doublecause.net

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