Comprendre les aidants: une soirée spéciale le 3 novembre sur France 5
Mardi 3 novembre, l'émission "Enquête de santé", diffusée sur France 5 à 20h35, sera consacrée aux aidants.
Rencontre avec Gaël Chauvin, réalisateur du documentaire "Les Aidants: les héros sont fatigués".
Notre Temps: Vous avez rencontré les invisibles de l’aide…
Gaël Chauvin: "Exactement. Des personnes qui ne font pas de bruit, qui ne se manifestent pas. Elles sont débordées et focalisées sur leurs tâches. J’ai découvert des gens fatigués mais pas déprimants. Ils sont fragiles, mais ils ont une volonté et une force incroyable. J’ai été soufflé par leur courage et leur dignité: expliquer sa propre souffrance, sans blesser l’autre pour qu’il ne se vive pas comme un poids, cela demande autant de pudeur que de délicatesse!
Comment vivent les aidants que vous avez rencontrés?
G.C.: Ils sont isolés, en manque d’information, mais ils restent combatifs malgré leur épuisement physique et moral. Ils ont souvent, eux aussi, des problèmes de santé. Mais ils les traitent rarement parce qu’ils ne prennent pas le temps de s’occuper d’eux. D’ailleurs, il y a une surmortalité chez les aidants, en particulier chez ceux qui s’occupent de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer. Sur ce point, il y a un problème de sensibilisation des médecins traitants qui, parfois, se focalisent sur la personne aidée et ne se soucient pas assez de l’état de santé de l’aidant.
Longtemps ignorés par les pouvoirs publics, les aidants vont bénéficier d’un droit au répit, via une aide de 500€, dans le cadre de la future loi d’adaptation de la société au vieillissement. Les choses avancent…
G.C.: Pour la première fois, une loi s’intéresse directement aux aidants [les 4 millions de personnes qui s’occupent d’une personne âgée dépendante]. C’est plutôt positif. Mais le budget qui est prévu par la loi - 78 millions d’euros par an - ne permettra pas à tous les aidants de bénéficier du droit au répit. La réponse dans ce domaine ne viendra pas seulement de l’État.
Comme nous le montrons, les entreprises peuvent s’engager, avec, par exemple, des plateformes telles que Responsage, qui épaule les salariés de plusieurs sociétés [dont Bayard, l’éditeur de "Notre Temps"], ou des dons de jours de RTT entre salariés. Sans oublier, évidemment, l’implication de la société civile, les associations, l’entraide de proximité.
Par quoi avez-vous été le plus surpris?
G.C.: Par leur force de caractère, leur courage, leur sourire. Je ne m’attendais pas à cela. Je n’ai pas fait un documentaire larmoyant parce qu’eux ne le sont pas. C’est la première fois que je me sens ému aux larmes pendant un tournage… Je pense notamment au papa de la petite Lana, 3 ans et infirme moteur cérébral, qui parle avec respect de la volonté de sa fille et de la force de vie qu’elle transmet à la famille. Ou encore Christine, diminuée par une tumeur au cerveau, qui évoque les soucis qu’elle cause à Daniel, son mari, et lui dit son amour…
Finalement, les histoires que nous racontons dans ce documentaire ne parlent que d’amour. Des démonstrations d’amour qui ne se disent pas nécessairement, mais qui se voient dans chaque geste. Vraiment, chapeau!"
• Une soirée à ne pas manquer
- Retrouvez la soirée Enquête de santé "Aider un proche jusqu’à l’épuisement", diffusée le 3 novembre à 20 h 35 sur France 5.
- Après la diffusion du documentaire, Michel Cymes, Marina Carrère d’Encausse et Benoît Thevenet reviennent en direct sur le sujet en compagnie d’experts et de témoins. Les téléspectateurs sont invités à poser leurs questions par e-mail sur france5.fr, par SMS au 41555 ou via #santef5.
Source : Jean-Christophe Martineau pour http://www.notretemps.com
Crédit photo : http://cra-alsace.fr
03 novembre
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