Quand les entreprises prennent soin de leurs salariés aidants
Jeudi dernier, "Ma place en crèche" organisait un petit déjeuner sur le thème des salariés aidants, une problématique qui concerne près de 10 millions de français.
A l’occasion, les collaborateurs de "Ma place en crèche" ont invité le sociologue Thierry Calvat, spécialiste en proximologie et Anne Vaucheret qui dispose d’une solide expérience dans les Ressources Humaines autour de la problématique brulante des salariés aidants en entreprise.
Une France vieillissante et des besoins croissants
Actuellement entre 8 et 10 millions sont considérés comme salariés aidants en France, soit 1 actif sur 6 environ. Aidant, proche ou encore tiers de confiance, les termes sont nombreux pour qualifier ces personnes qui au quotidien prennent soin d’un membre de leur famille, d’un de leur voisin ou encore d’un ami.
Les progrès de la médecine couplés au vieillissement de la population font que les besoins en matière de soin ont triplé. A tel point que le personnel soignant n’est plus assez nombreux pour y répondre. En 2050, 1/3 de la population française aura plus de 60 ans, une croissance qui rehaussera sans conteste le nombre d’aidants.
Comment faire rimer vie d’aidant et vie de salarié ?
C’est la problématique que connait un grand nombre de français aujourd’hui. Faire rimer vie salariale, vie d’aidant et vie familiale relève du défi. Pourtant c’est bien le quotidien d’une majorité de français qui n’ont pas véritablement conscience de la charge de travail qu’ils effectuent.
Selon Thierry Calvat entre 40 à 50% des salariés se sont trouvés dans une situation d’aidant en 2015. Un nombre important qui a forcément des conséquences pour les entreprises. Ainsi, s’il est courant de prendre des jours pour soigner son enfant malade, il n’est pas encore dans les esprits de prendre des jours pour s’occuper d’un parent malade.
Des collaborateurs qui donnent le meilleur d’eux-mêmes
Gérer le stress, l’épuisement, ou encore la culpabilité sont des aspects qui fragilisent le salarié dans sa vie privée autant que dans sa vie professionnelle. Pourtant ces salariés représentent des atouts incontestables pour les entreprise en termes d’organisation, d’autonomie, d’adaptation, ou encore de responsabilité. De plus, ces salariés ont tendance à fournir des efforts supplémentaires pour satisfaire leur employeur et ne pas montrer de faiblesse, quitte à se retrouver aux frontières du burn-out.
Les bonnes pratiques des entreprises pour les salariés aidants
Les DRH intègrent de plus en plus dans leur politique des aménagements pour aider les collaborateurs dans leur quotidien d’aidant. Les congés de solidarité familiale, les congés de présence parentale, ou encore les congés de soutien familial sont des dispositifs légaux mis en place pour contrer l’absentéisme récurrent, empêcher la démotivation de ses salariés ou encore donner une image positive à l’entreprise.
Les dispositifs en faveur des aidants sont pluriels, et se développent selon les besoins des entreprises et les profils des collaborateurs. Les groupes comme EDF, Orange, Areva ou encore L’Oréal ont développé des groupes de parole, des séances d’information afin que ce sujet ne soit plus un tabou. Des efforts sont aussi demandés aux DRH, qui une fois sensibilisés, adoptent des solutions sur mesure pour les salariés aidants. Anne Vaucheret appelle à ce que « la parole se libère en entreprise entre employés et employeurs ».
Cependant, ces politiques RH n’en sont qu’à leur début, elles ne concernent que très peu d’entreprises et soulèvent des questions. Agir pour les salariés aidants, n’est ce pas aller trop loin dans la vie privée des collaborateurs ? Anne Vaucheret affirme qu’ « il y a un risque de devenir une entreprise trop paternaliste, c’est pourquoi il faut agir pas à pas et selon les demandes des salariés ».
source: http://www.jobenfance.com
crédit photo: http://www.modernisation.gouv.fr
salarie aidant
-
Salariés aidants