Le congé de proche aidant voit le jour
La loi sur l'adaptation de la société au vieillissement du 28 décembre 2015 crée le congé de proche aidant, un peu plus souple que l'ancien congé de soutien familial.
Remplaçant le congé de soutien familial, il permet désormais au salarié de s'absenter de l'entreprise pour se porter au chevet d'un proche qui n'appartient pas forcément à sa famille.
Les détails:
De plus en plus de salariés s'occupent d'un parent ou d'une connaissance âgé(e) ou handicapé(e), en dehors de leurs heures de travail, et c'est donc logiquement que la loi relative à l'adaptation de la société au vieillissement, publiée ce 29 décembre 2015, est venue revisiter le congé de soutien familial. Le "congé de proche aidant", c'est sa nouvelle appellation, présente quelques différences avec son prédécesseur.
Il est toujours non rémunéré et le salarié, pour pouvoir en bénéficier, doit, comme auparavant, avoir au moins deux ans d'ancienneté pour le demander. Le principe reste le même: le congé est de trois mois renouvelable, sans pouvoir excéder un an sur toute la carrière du salarié. Avec l’accord de l’employeur, il peut être désormais transformé en période d’activité à temps partiel ou être fractionné, sans pouvoir dépasser les trois mois renouvelables. Le salarié devra prévenir son employeur 48 heures avant le début de chaque période de congé, sauf dégradation soudaine de l’état de santé ou situation de crise. Le proche aidant ne pourra exercer aucune activité professionnelle, à l’exception du temps partiel négocié.
source: http://lentreprise.lexpress.fr
crédit photo: http://santeoutaouais.qc.ca
population
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Aidants et salariés....
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Constat....
Un éditorial de Pascal Jannot* publié le 06 février 2015 sur le site "Aidants en mouvement" :
Le dialogue est-il rompu ?…
Il faut toujours du temps aux sociétés pour s’adapter à leurs propres changements. Il en faut encore plus lorsque l’application de mesures qui concernent l’adaptation de la société au vieillissement est reportée toujours plus loin…
Il s’agit pourtant d’un changement majeur qui impacte aussi l’économie. (voir à ce sujet la déclaration du Président de l’Association Médicale canadienne qui n’a pas hésité à relier directement politique de soutien aux Aînés et à leurs Aidants et santé économique du pays).
Or la France donne l’impression de perdre du terrain dans cette prise de conscience et dans les politiques qui devraient en découler. Et surtout, on a le sentiment que le dialogue entre les responsables politiques, économiques et « le terrain » qui, dans un passé encore proche, semblait vouloir s’instaurer est aujourd’hui distendu.
Dans un billet d’humeur la semaine dernière, RobertS observait que dans le schéma illustrant le baromètre de la santé et du bien-être au travail publié par Malakoff-médéric, l’icône manquante était celle de l’aidant, malgré les 20 % de salariés-aidants.
Ces derniers temps, des Aidants ont questionné la représentativité de l’Association Française des Aidants, à travers billets d’humeur et commentaires (Princesse Rouge le 16/01 et le 22/01 – Emilie).
Enfin, lecommuniqué de presse de l’association « Aider nos parents » interpelle très directement Madame Rossignol sur le défaut d’écoute et de concertation avec les personnes concernées.
Ce sont ces « petits coups de pinceaux » qui s’expriment dans l’actualité qui construisent une impression, trop ténue encore pour être une analyse… Et l’impression partagée cette semaine à la Maison des Aidants – Aidants en Mouvement, est que l’écart se creuse :
entre l’enjeu et les actes,
entre les déclarations et les actes,
entre les Aidants et les institutions.
La question des Aidants est une question sociale, sociétale, économique, de santé publique…
Celle des salarié-aidants est transversale à toutes les questions qui préoccupent les entreprises :
santé au travail,
articulation vie professionnelle/vie privée,
Responsabilité sociale de l’Entreprise (RSE),
Risques psycho-sociaux (RPS),
Egalité Hommes/Femmes,
Performance…
Et pourtant il semble que l’on reste en France dans un entre-deux : certes des soutiens aux Aidants, mais pas encore une politique…
Je n’ose pas dire que l’on stagne… quoique… tout dépend de l’échelle de mesure que l’on adopte.
Pascal Jannot
*Pascal JANNOT est président fondateur de « La Maison des Aidants – Aidants en Mouvement » et Directeur du CIF-Aidants (Centre d'Information et de Formation des Aidants) . Professionnel de santé de formation universitaire en Santé Publique.
Depuis 30 ans il consacre son activité professionnelle dans le champ du médicosocial à domicile et en institution.
Il est membre de la Société Française de Gériatrie et de Gérontologie.