Le rôle d’aidant actif plombe les carrières professionnelles
Les aidants actifs : des personnes encore plus touchées dans leur identité propre
Davantage de stress, une impossible conciliation vie pro/vie perso, un temps de présence au bureau réduit… Endosser chaque jour le rôle de proche aidant a des incidences sur le travail. Pourtant, l’entreprise peut aider ces accompagnants à surmonter des difficultés.
En France, ils sont près de 4 millions à mener une double vie. Les aidants actifs doivent trouver un fragile équilibre entre l’accompagnement au quotidien d’un proche malade et leur activité professionnelle. Concilier les deux relève parfois du parcours du combattant : une difficulté qu’avouent près de huit aidants actifs sur dix, d’après une étude Humanis/Opinion Way*, dévoilée à l’occasion de la journée Mondiale de la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Pire, 43 % des répondants estiment que leur rôle d’aidant freine leur carrière professionnelle. Non seulement leur concentration et leur efficacité sont mises à mal, mais les aidants doivent souvent réduire leur temps de présence. 44 % d’entre eux multiplient les jours de congés ou de RTT, 40 % prennent sur leur temps de travail pour organiser l’accompagnement de la personne malade. D’autres ont aménagé leurs horaires, voire ont réduit leur temps de présence au bureau.
Etre aidant actif, un sujet tabou
En moyenne, les aidants en activité professionnelle consacrent trois heures par jour à l’accompagnement de leur proche. Pour autant, ils ne sont pas prêts à quitter leur emploi. Il reste précieux d’un point de vue financier, et d’un point de vue social : au travail, les aidants sortent de la sphère « assistance ». En revanche, ils sont plus sensibles au stress et à l’anxiété. Ils sont aussi isolés : seulement 2 % d’entre eux disent être soutenus par leur entreprise. Pourquoi une telle indifférence ? Car le sujet de la maladie et de son accompagnement restent tabous. Les aidants n’osent pas aborder le sujet au travail : seulement 58 % des répondants ont informé leurs collègues proches et 48 % leur supérieur hiérarchique de leur situation personnelle. 17 % n’en ont jamais fait mention afin de « préserver leur vie privée », par « méfiance/défiance vis-à-vis de l’entreprise » ou par « souhait d’assumer seuls cette charge ».
Une meilleure sensibilisation des managers et de l’employeur
Pour faciliter le quotidien des aidants actifs, l’entreprise a donc un vrai rôle à jouer. Les aidants interrogés ont en effet formulé quelques attentes. Parler de leur quotidien serait peut-être plus facile si l’employeur y était davantage sensibilisé et mieux informé. Un aidant sur deux aimerait aussi pouvoir aménager son temps de travail avec des horaires flexibles et personnalisés. Enfin, ils espèrent trouver aussi davantage d’écoute de la part de leur manager.
*Méthodologie
Etude réalisée du 15 mars au 26 mai 2016, sur la base d’un questionnaire en ligne. 1 484 aidants ont répondu, dont 1 354 aidants actifs et 130 en recherche d’emploi.
source : http://www.travail-prevention-sante.fr
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Du répit pour les SAAD
Services d’aide et d'accompagnement à domicile : le gouvernement mobilise 25 millions d’euros supplémentaires pour le fonds de restructuration
Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, et Laurence ROSSIGNOL, secrétaire d’Etat chargée de la Famille, de l’Enfance, des Personnes âgées et de l’Autonomie ont annoncé la mobilisation de 25 millions d’euros supplémentaires pour le fonds de restructuration des services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD).
Cette décision est prise alors que le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement doit entrer en vigueur en janvier 2016 et que les débats du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour l’année 2016 sont en cours.
Soutenir financièrement les SAAD en difficulté
Le fonds de restructuration de l’aide à domicile permet de soutenir financièrement les SAAD en difficulté économique et engagés dans des plans de restructuration. 130 millions d’euros ont déjà été mobilisés depuis 2012. Cela a permis de soutenir près de 1 600 services, dont 460 employant 53 000 salariés en 2014.
En 2016, un régime unique d’autorisation pour l’ensemble des SAAD sera mis en place. Aussi, ce financement de 25 millions d’euros supplémentaires doit-il permettre la refondation des services du domicile, « processus indispensable pour réussir la mise en œuvre de la loi d’adaptation de la société au vieillissement », annonce le gouvernement.
Les SAAD tiendront un rôle important dans la mise en œuvre de la prévention, de la réforme de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile et du nouveau droit au répit pour les proches-aidants.
Cette enveloppe de 25 millions d’euros vient compléter :
- l’enveloppe équivalente de 25 millions d’euros, débloquée il y a un an, afin de compenser, dès 2015, l’accord salarial de la branche de l’aide, de l’accompagnement, des soins et des services à domicile au profit de 230 000 professionnels,
- la mobilisation de 8,5 millions d’euros, annoncée le 6 octobre dernier, pour favoriser les rapprochements entre les structures d’aide et les structures de soins à travers les services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD).
crédit photo : http://www.linternaute.com
source : http://www.silvereco.fr