Présidentielle 2017 : Les propositions du CIAAF pour les aidants familiaux
Les 8.3 millions d'aidants familiaux et proches aidants sont des maillons incontournables du lien social et de l’accompagnement, par l’appui qu’ils apportent aux personnes âgées, aux personnes malades, aux personnes en situation de handicap. Pour améliorer les droits dont ils bénéficient, le Collectif inter associatif d’aide aux aidants familiaux présente 6 propositions et 10 mesures.
1 – Renforcer le congé de proche aidant
Depuis janvier 2017, le congé de proche aidant remplace le congé de soutien familial. Ce congé permet d’accompagner une personne âgée ou en situation de handicap. Néanmoins, il mérite d’être amélioré afin de mieux répondre aux besoins des proches aidants et de préserver leurs droits, avec :
- Une indemnité au moins équivalente à l’allocation journalière de présence parentale.
- Une durée de 3 ans sur l’ensemble de la carrière.
- Un maintien des droits à la retraite sur la base d’un temps plein.
2 – Assurer des moyens décents aux aidants familiaux et proches aidants durant la retraite
Venir en aide à une personne dépendante a un impact sur la vie professionnelle et le déroulement de carrière de l’aidant familial ou proche aidant. Cet impact ne doit pas amener à une situation de pauvreté durant la retraite. Le CIAAF demande donc :
- L’harmonisation des droits en matière de majoration de durée d’assurance et une majoration portée à un minimum de 16 trimestres.
- Une pension de retraite sur la base d’un temps plein pour tous les aidants familiaux et proches aidants qui, parce qu’ils viennent en aide à un proche, n’ont pu aller sur le marché du travail, ont dû aménager leur temps de travail, passer à temps partiel, prendre un congé de proche aidant et/ou interrompre leur activité professionnelle, et ceci même s’ils sont dédommagés au titre de l’aide apportée.
3 – Défiscaliser le dédommagement
Le dédommagement, très faible, alloué aux aidants familiaux pour le service indispensable qu’ils rendent à la société doit être déclaré au titre des bénéfices non commerciaux (!), ce qui est susceptible d’induire une diminution d’autres prestations du fait de l’augmentation du quotient familial. Le CIAAF demande :
- La non-imposition du dédommagement pour tous les aidants familiaux et proches aidants.
4 – Permettre un réel accès aux droits
Les aidants familiaux sont souvent peu ou mal informés de leurs droits et les réponses qu’ils peuvent mobiliser en matière de soutiens et répit restent peu nombreuses et sont réparties de façon très inégale sur le territoire. Il faut donc :
- Une information claire et accessible en matière de droits (dédommagement, assurance maladie, retraite, congés, répit…)
- Le développement de réponses concrètes de soutien et de répit sur l’ensemble du territoire
5 – Reconnaître la place et le rôle des aidants familiaux et proches aidants
La problématique des aidants (place, rôle, conséquences) reste mal connue de la part des différents intervenants professionnels. Le CIAAF demande donc :
- La mise en place d’un module sur la relation aidant/aidé/professionnel dans toutes les formations des métiers du secteur sanitaire, social et médico-social (département, MDPH, CAF….).
6 – Reconnaître l’activité de l’aidant familial
Les aidants familiaux et proches aidants, en majorité des femmes (57%), qui ne travaillent plus du fait de l’aide apportée à un proche perdent leur statut d’assuré(e) et deviennent ayant droit de leur conjoint. Il s’agit d’une non-reconnaissance du travail effectué auprès des proches aidés. Le CIAAF demande donc :
- La possibilité d’une affiliation gratuite à l’assurance maladie pour tous les aidants familiaux et proches aidants.
Si les aidants familiaux sont officiellement reconnus par la loi (2005 pour les aidants familiaux de personnes handicapées et 2015 pour les proches aidants de personnes âgées) les droits des aidants nécessitent d’être améliorés pour répondre à la réalité de leurs situations.
source et crédit photo : http://www.unaf.fr
politique
-
Propositions et mesures du Collectif Inter-associatif des Aidants familiaux aux Politiques
-
Politique : quoi de nouveau dans leurs programmes ?
Revue de presse
Présidentielle 2017 : l’enjeu de la dépendance
Sujet de préoccupation majeure pour les Français, la prise en charge des personnes âgées dépendantes est peu abordée par les candidats à l'élection présidentielle.
Jusqu'à présent, les candidats à la présidentielle ont parlé des retraites, un peu du handicap, vaguement de l'autonomie… Malgré la préoccupation et l'implication des Français pour le bien-être de leurs ainés, constate Le Parisien.
Que proposent les postulants à la présidence de la République en matière de lutte contre la dépendance ?
- Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) veut créer 10.000 places par an en maisons de retraite.
- Benoit Hamon entend encourager la création de places dans les Ehpad publics ou les établissements créés par l'économie sociale et solidaire (ESS), résume Le Parisien. Il veut également augmenter l'allocation personnalisée d'autonomie (Apa) de 30%, et mieux former et rémunérer les aidants.
- Emmanuel Macron (En Marche !) propose d'augmenter le minimum vieillesse de 100 euros. Il veut également créer un service sanitaire de trois mois pour les étudiants en santé dans l'optique de mener des actions de prévention en faveur de la dépendance.
- François Fillon (LR) désire créer un label pour les contrats d'assurance dépendance, développer les fonds viagers mutualisés et inciter au développement de l'épargne autonomie.
Marine Le Pen veut créer une cinquième branche (« risque ») de la Sécurité sociale, pour couvrir les dépenses liées à la dépendance. Cette mesure sera financée par la « lutte contre la fraude » en matière de dépenses de santé et par la suppression de l'aide médicale d'Etat (qui permet aux étrangers en situation irrégulière d'accéder aux soins). Elle entend revaloriser le minimum vieillesse en le conditionnant à la nationalité française (ou à vingt ans de résidence dans le pays).
"Quand les politiques vont-ils se réveiller ?", interpelle, dans Le Parisien, Jean-Michel Cadron, consultant en politiques de vieillissement. "C'est maintenant qu'il faut repenser les logements, l'urbanisme, les transports. Plus on attend, plus le chantier va devenir complexe et coûteux", ajoute-t-il.
Aujourd'hui, un Français sur six s'occupe de ses parents ou grands-parents au quotidien. On compte 4,3 millions d'aidants auprès de personnes âgées dépendantes (hors établissements spécialisés). Un quart des aidants prennent sur leurs congés pour assumer leur rôle
Que souhaitent les Français pour leurs vieux jours ? Rester chez eux (72%) et éviter la maison de retraite. Mais pour rester chez soi lorsqu'on n'est plus trop vaillant, il faut compter environ 1.800 euros par mois ! "La prise en charge à domicile repose en grande partie sur l'entourage, essentiellement les conjoints et les enfants", confirme, dans Le Parisien, l'économiste Philippe Crevel.
"Ce système D qui ne dit pas son nom, c'est la fille dévouée qui apporte à manger, le beau-frère bricoleur qui installe rampe et carrelage antidérapant, le neveu qui fait les courses… Soit un coup de pouce équivalent à 6 ou 7 milliards d'euros par an !", estime Le Parisien.
"Comment on fait pour la suite ? Si on ne répond pas à cette question à la fin du prochain quinquennat, le système va craquer", met en garde Philippe Crevel. Pour l'heure, le choix des Français est celui de la solidarité nationale. A elle de s'en charger, car jeune ou vieux, le problème nous concerne tous, estiment-ils. Deux personnes sur trois attendent du futur président un "financement durable du risque de perte d'autonomie".
source : http://www.leparisien.fr, https://www.mutualite.fr
crédit photo : https://www.mutualite.fr
-
Les politiques et les aidants
Pour changer des "affaires", un sujet politique et d'actualité : pourquoi les politiques ne s'occupent pas des aidants ?
Interview de Serge GUERIN (sociologue)source : https://vimeo.com/209113037